LIGUE 1 – Blessé et absent depuis le mois de septembre dernier, Florian Thauvin pourrait retrouver le terrain ce vendredi soir, au Vélodrome, pour la rencontre opposant Marseille à Amiens. L'ailier a tout pour faciliter la fin de saison de l'OM, sur et en dehors des terrains. C'est aussi dans son intérêt.
6 mois. 187 jours. A l'échelle de la carrière d'un joueur, c'est long. Ç'aurait pu l'être, aussi, pour la saison de l'OM, dont les résultats décrochés durant l'indisponibilité de Florian Thauvin étaient inenvisageables au 1er septembre dernier, date des dernières minutes disputées par l'ailier. Mais il revient.
Blessé à la cheville et opéré, le cadre marseillais figure bien dans le groupe retenu par André Villas-Boas pour la réception d'Amiens en ouverture de la 28e journée de Ligue 1. A très court terme, il s'agit d'un non-événement : au Vélodrome, ce vendredi soir, l'attaquant devra se contenter d'une entrée en fin de match, au mieux. Mais d'ici la fin de saison, le retour de Thauvin pourrait avoir une influence considérable. Pour Marseille, bien sûr. Pour les Bleus, peut-être. Et pour lui-même, assurément.
Le club de la cité phocéenne est deuxième de Ligue 1, et son retard comptable sur le leader parisien est inférieur à la marge d'avance qui le sépare de Lyon, cinquième. C'est une performance en soit, si l'on tient compte de ses exercices récents et de ses derniers bilans financiers. Avoir cumulé de tels résultats sans Thauvin, son meilleur buteur (16 buts en 2018/2019, 22 en 2017/2018) et deuxième meilleur passeur sur les deux dernières saisons, est un petit exploit.
Plus que jamais, Marseille a besoin de Thauvin
L'OM s'est donc débrouillé sans lui. Mais ces dernières semaines, il attendait son retour avec impatience. En 2020, les Olympiens n'ont inscrit que dix buts en huit rencontres de Ligue 1 et le triplé de Benedetto à Nîmes, la semaine dernière, a atténué le constat. Villas-Boas a récemment évoqué un manque "de justesse technique et de finition" pour justifier ce rendement.
Pur ailier devenu véritable buteur, Thauvin a toutes les qualités pour combler ce déficit. La diversité de ses courses, vers l'axe du terrain ou sur l'aile, devrait offrir plus de mouvements pour l'animation offensive. Et ainsi profiter à l'ensemble du front de l'attaque.
"C'est un joueur très important, a d'ailleurs noté Dario Benedetto à son sujet. Il peut nous apporter du football, du déséquilibre sur les côtés. Il est aussi capable d'être décisif par ses passes, il cherche toujours à jouer avec l'attaquant de pointe." Avant-centre très impliqué dans la construction, l'Argentin a parfois manqué de munitions avant son triplé à Nîmes. Il devrait le grand bénéficiaire du retour de "Flotov".
L'OM, le mercato et… les Bleus ?
L'international tricolore va également donner du "mou" à son entraîneur. AVB n'avait que peu d'options pour remanier son onze ? Il va disposer de plusieurs alternatives sur le côté droit. Valère Germain, régulièrement aligné en position excentrée ces dernières semaines, pourrait redevenir une doublure en pointe. Avec Bouna Sarr – deuxième joueur de champ le plus utilisé depuis le début de la saison – et Hiroki Sakai, l'ancien coach de Porto disposera, de nouveau, de deux profils très différents pour le poste de latéral droit.
Thauvin débute sa saison avec six mois de retard mais des perspectives existent. S'il parvient à rassurer en retrouvant le niveau qui était le sien ces deux dernières années, le joueur de 27 ans pourrait bénéficier du coup de projecteur qu'offrirait une qualification en Ligue des champions. A un an de la fin de son contrat, et alors que l'OM est plus que jamais dans l'obligation d'assainir ses comptes, l'Orléanais court aussi après une cote qui avait atteint les 40 millions d'euros, à son pic.
Cette quête-là n'est pas utopique. Celle d'un retour en équipe de France est un peu plus floue. Même si la concurrence n'est plus aussi relevée qu'elle ne l'était il y a deux ans pour les joueurs de côté, surtout à droite. Kylian Mbappé postule pleinement pour l'axe. Nabil Fekir alterne (toujours) le bon et le moins bon et n'a plus la même visibilité au Betis.
A l'opposé, Kingsley Coman multiplie (encore) les blessures et Ousmane Dembélé est d'ores et déjà forfait. En attaque, aux côtés des indéboulonnables, Wissam Ben Yedder et Dimitri Payet voire Anthony Martial partent avec une longueur d'avance. Mais pour Thauvin, le retard n'est pas encore insurmontable.