Près de cinq mois après son arrivée au Real Madrid, Eden Hazard peine à convaincre sur le terrain. L’ailier belge s’est parfaitement intégré au vestiaire merengue, mais il se montre peu inspiré et trop rarement décisif avec sa nouvelle équipe. Explications.
Un transfert sans doute mal appréhendé
Chelsea et le Real Madrid sont deux grands clubs européens. Mais ils n’évoluent pas tout à fait dans la même galaxie. Entre les Blues et les Merengue, il existe un écart de standing assez évident. De par le prestige et l’histoire des deux clubs. Et surtout l’exigence de leurs supporters. Si les fans londoniens aiment voir leur équipe gagner, les socios madrilènes ne supportent pas de voir la leur perdre. Le moindre match nul est vécu comme un drame dans la capitale espagnole. Un contexte intransigeant qu’Eden Hazard a sans doute un peu sous-estimé en débarquant au Real en juin dernier. Désormais, l’ailier belge est attendu au tournant à chaque match. Presque à chaque action. Et il ne s’y était pas forcément préparé.
Un état de forme défaillant
L’ancien dynamiteur de Chelsea a profité de ses vacances d’été pour bien couper, après avoir remporté la Ligue Europa en battant Arsenal en finale, le 29 mai à Bakou (4-1). Mais il n’a pas énormément travaillé physiquement. Résultat, Hazard s’est présenté à la reprise du Real avec quelques kilos superflus. Un léger embonpoint qui a freiné le début de sa préparation. Avant qu’une blessure à la cuisse ne le conduise à l’infirmerie durant un mois, entre mi-août et mi-septembre.
Pas l’idéal pour un nouveau départ. Sans son coup de rein et ses accélérations dévastatrices, l’ancien Lillois (qui a refusé l’équipe de France à ses débuts) brille forcément moins sur le pré. Et ne parvient plus à faire la différence. En sept apparitions avec le Real, le dribbleur de 28 ans n’a marqué qu’une fois et délivré deux passes décisives pour le moment (en 505 minutes). Bien en deçà de ses standards habituels. Même si son match à Galatasaray, la semaine passée en Ligue des champions (1-0), a traduit une certaine amélioration.
Un style à peaufiner
En Premier League, il faisait partie des joueurs les plus adroits du championnat. Face notamment aux équipes les plus faibles, sa justesse et sa précision faisaient très souvent la différence. C’est moins le cas en Espagne, où le niveau technique est globalement supérieur à l’Angleterre. Même les relégables ont de bons manieurs de ballons au sein de leurs effectifs. Dans ce contexte, Hazard ne peut plus se reposer uniquement sur ses qualités naturelles. Il doit élever le niveau d’intensité qu’il met dans un match, se montrer plus véloce et plus costaud. Ce qu’il n’arrive pas encore à faire jusqu’à présent.
Une confiance à retrouver
Zinedine Zidane ne doute absolument pas de sa recrue phare de l’été. Le coach du Real apprécie l’international belge depuis de longues années et lui accorde une grande confiance. Autant dire qu’Hazard évolue dans un environnement serein au sein de la Maison Blanche. Il s’est d’ailleurs parfaitement intégré au vestiaire merengue, où sa bonne humeur et son attitude ont séduit ses partenaires. A commencer par Karim Benzema, avec qui il développe une vraie complicité sur et hors du terrain.
Il ne lui reste plus qu’à retrouver l’audace et la créativité qui lui ont permis de devenir une star planétaire. Bridé par ses débuts poussifs, le demi-finaliste du Mondial 2018 semble être sur la retenue en Espagne. Quand un espace s’offre à lui, il ne s’y engouffre pas automatiquement comme par le passé. Balle au pied, il prend moins de risques. A l’heure d’affronter Leganes, ce mercredi lors de la 11e journée de Liga (21h), il doit trouver le déclic pour reprendre pleinement confiance en son talent.
Un héritage à assumer
Après une saison galère, les fans du Real s’attendaient à un été agité sur le marché des transferts. Et il l’a été, dans l’ensemble, avec cinq recrues majeures pour plus de 300 millions d’euros. Mais ce qui n’était pas forcément attendu, c’est qu’Eden Hazard soit la tête d’affiche de cette vague de renforts. Alors que les noms de Kylian Mbappé, Neymar ou Paul Pogba ont circulé tout l’été, les socios ne pensaient pas que l’ailier de Chelsea serait leur principale recrue (100 millions d’euros).
Lors de sa présentation à Bernabeu, certains d’entre eux ont d’ailleurs réclamé l’arrivée de Mbappé. C’est donc avec une étiquette plus encombrante que prévue que l’ancienne idole de Stamford Bridge a débuté son aventure madrilène. Un statut pas évident à assumer, surtout lorsqu’on porte le n°7 d’un certain Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’Or et vainqueur de quatre Ligue des champions avec les Merengue.